jeudi 22 novembre 2007

Confiture de Cynorhodon

C'est une confiture que je n'ai jamais vu faire par ma mère (elle est courageuse et patiente mais pas folle). J'ai donc dû fouiller sur le net pour glaner des renseignements.
Pour l'orthographe, on trouve de tout (1 ou 2 r, 1 ou 2 n, le h un peu partout!). Je m'en tiens à celle du petit Larousse.
Pour les confitures aussi on trouve de tout! En fait tout marche:
en cueillant les baies ramollies par les premières gelées, ou encore bien fermes;
en faisant cuire avec ou sans les akènes (graines et poils du milieu);
en faisant macérer ou non dans du vin blanc avant cuisson;
en ajoutant ou non jus de citron, vanille ou cannelle
avec plus ou moins de sucre !

Mais d'abord: qu'est-ce-que le cynorhodon?
C'est la jolie baie rouge vif donnée par la délicate fleur rose pâle d'églantine. L'églantier ou rosier sauvage pousse un peu partout dans nos campagnes.


Très riche en vitamines C on peut le consommer en confiture, sirop ou infusions car elles résistent même à la cuisson.

On l'appelle aussi "gratte-cul" car les mauvais farceurs l'utilisent comme poil à gratter.
Quelque soit la méthode utilisée, il faut se débarrasser de ces akènes poilus.
Si l'on choisit la méthode paresseuse, on fait cuire les baies entières, largement recouverte d'eau pendant 30mn. On verse le tout dans un moulin à main et on passe alors beaucoup de temps à évacuer les déchets, puis à tamiser finement pour se débarrasser des peaux et des poils !
Je préfère la méthode apparemment plus longue au premier abord, qui consiste à ne faire cuire que la pulpe rouge, débarrassée des akènes, d'autant plus que le résultat a un goût légèrement plus fin.
Recette de la confiture en 12 étapes
1- trancher les deux extrémités à l'aide d'un couteau bien aiguisé (le pédoncule vert et l'autre extrémité noire)
2- d'une simple pression entre deux doigts on sent si les baies sont encore fermes ou ramollies par la gelée: il est préférable pour faciliter l'étape suivante de les séparer en deux tas.
3- ici, traiter d'abord les baies dures car les autres enduisent les doigts d'une pâte rouge collante qui ralentit les opérations. Fendre donc chaque baie en long et gratter l'intérieur à l'aide d'une pointe de couteau, ou mieux, de l'ongle du pouce.
4- peser cette pulpe rouge, car le sucre à rajouter sera à peu près du même poids.
5- Faire cuire dans un volume d'eau dépassant le niveau des pulpes d'à peine la hauteur d'une phalange. A ébullition, la cuisson dure entre 15 et 30 mn. Rajouter un peu d'eau en cours de cuisson si besoin.
6- passer le tout à la moulinette à grille fine: on obtient une purée rouge plus ou moins diluée dans l'eau de cuisson. Le résultat n'est pas réellement liquide, mais s'il est trop pâteux, il est bon de rajouter un peu d'eau
7- tamiser pour éliminer complètement les poils et le peaux
8- peser cette purée liquide rouge, la remettre en casserole avec le même poids de sucre (qui est à peu près le poids relevé en 4-)
9- ajouter un jus de citron (deux si on a dépassé le kilo de pulpe !)
10- à ébullition laisser cuire au moins 15 mn
11- pendant ce temps, ébouillanter les pots, les laisser égoutter.
12- verser la confiture et fermer à chaud.

jeudi 1 novembre 2007

Coquillages comestibles: les "sébettes" ou donax



De tous les mollusques bivalves comestibles que l'on trouve à ramasser sur diverses plages de Bretagne (moules, coques, huîtres, couteaux, praires, palourdes) je dois dire que les "sébettes" sont les seuls que je n'ai jamais vus sur l'étal d'un poissonnier.

Description:
Petit bivalve allongé à coquille lisse de couleur claire: blanc, jaune pâle ou gris bleuté.
Sa forme explique un autre nom qui lui est donné en Bretagne: fleur de genet
Ses dimensions sont de l'ordre de 25 mm de large et 10 à 15 mm de long:



Où les ramasser ?
Sur les plages de sable fin jonchées de coquilles vides. Elles sont enfoncées dans le sable à une profondeur d'une phalange de doigt. Il suffit de gratter du bout des doigts, on les sent plus distinctement que d'autres coquilles vides.


Ma plage préférée est la plage de l'Aber près de Morgat au sud de la presqu'île de Crozon dans le Finistère.


Quand les ramasser ?
A marée basse ou marée remontante, de préférence le plus loin possible lors des forts coefficients. Ce 27 Octobre 2007 était un de ces forts coefficients, supérieurs à 100, où les marées basses descendent très bas. Le prochain est prévu le 25 Novembre. Bien que cette plage de l'Aber ne présente aucun danger à marée remontante, il est bon de se renseigner d'abord sur l'heure des marées pour profiter de la meilleure marée basse.

Comment les préparer ?
Même en les ayant ramassées à marée montante, il est bon de les laisser un peu dégorger dans un seau d'eau de mer afin de limiter au maximun le sable qu'elles peuvent contenir.
Les verser ensuite à sec dans une casserole sur feu vif, sans rien ajouter. En quelques secondes, dès que les coquilles s'ouvrent, elles sont cuites. A déguster chaud ou refroidi, mais depuis la pollution possible par l'algue verte, il est recommandé de les faire cuire !


On peut, comme pour des moules ou des coques ajouter un peu de vin blanc, une persillade, des rondelles d'échalotes, mais nature, elles sont très bonnes.